Les satellites de Gamus, l'histoire

Publié le par Catherine Cuenca




les satellites de Gamus
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Il y a bien longtemps, sur la lointaine planète Gamus, vivait un peuple de rats. Le poil blanc et soyeux, la truffe rose et humide, rien ne distinguait les gamusiens de nos rats terriens si ce n'est la longueur exceptionnelle de leurs moustaches.

Très fiers de ce surdimensionnement peu banal, les gamusiens se bichonnaient le poil. Lotion tonique, gomina, huile de rabusier, permanentes et couleurs assuraient les beaux jours des friseurs et autres vendeurs de cosmétiques de la planète.
Les jours d'été, les demoiselles tressaient leurs moustaches de rubans multicolores et dans les avenues, leurs balades prenaient des airs de parade. Les rubans virevoltaient dans la brise comme autant de papillons ivres de soleil. On aurait dit des arcs-en-ciel. Une parade d'arcs-en-ciel.
Les jours d'hiver, les tricoteuse jouaient de l'aiguille. Dans les rues enneigées, leurs cliquetis se mêlaient au cotonneux trottinement des passants, emmitouflés dans leurs écharpes en fil de moustache.

Exceptionnellement moustachus, excessivement coquets,  les rats blancs de Gamus étaient aussi des excités explosifs, extrêmement extravertis.  Insupportables, quoi. Chahuteurs, très soupe au lait, le moindre incident leur était prétexte à dispute. T'as piétiné ma moustache, j'te mords le nez.
A chaque coin de rue, les chamailleurs s'en donnaient à coeur joie. Puis, à la querelle, succédait la traditionnelle réconciliation. Depuis le temps que des générations de gamusiens se mettaient sur la truffe, la réconciliation était devenue une sorte de rituel que les anciens enseignaient aux plus jeunes dès qu'ils étaient en âge de mordre un nez.
Après s'être vidés de leur trop plein de rogne, les adversaires, exténués, fixaient un long moment le sol sous leurs pattes sans dire un mot. Puis l'un des deux jetait un regard en coin à l'autre jusqu'à ce que, se sentant observé, le second lève les yeux à son tour. Aussitôt, le premier scrutait le ciel d'un air dégagé. Le second lorgnait alors avec un intérêt forcé du côté de sa queue, comme s'il la découvrait à l'instant même. Le premier reluquait à nouveau son compère jusqu'à croiser son regard, pour instantanément regarder ailleurs avec obstination.
Le manège pouvait durer un bon moment; à raison d'un rendez-vous par semaine chez le friseur, l’emploi du temps des gamusiens n'était pas surchargé.
La réconciliation était jugée effective quand un sourire en coin remplaçait le regard en coin. On passait alors à la seconde partie du rituel : casser la croûte. Un bon coup de dents entamait facilement le sol, et les rats croquaient aussitôt la croûte gamusienne, symbole de l'entente cordiale, point final de la cérémonie.
Et point final de l'équilibre planétaire.

C'est un vieux couple qui donna l'alerte. Jeunes mariés, ils s'étaient fait serment de se rejoindre à minuit, au sommet d'une colline, tous les jours de leur vie, pour contempler les étoiles sans mot dire. Forts de cette promesse jamais trahie, mari et femme avaient traversé les tempêtes d'une vie à deux et s'aimaient toujours trois cent cinquante six ans plus tard. C'est justement le jour de leur anniversaire de mariage qu'ils la virent.
L'étoile. Une nouvelle étoile....
                                     ... la suite bientôt dans toutes les bonnes librairies...



les satellites de Gamus est un album jeunesse à éditer.

Publié dans Projets édition

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