[Film] Paranoid Park

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Je l'avais raté lors de sa sortie en salle (sur la rotation effrénée des films en salle, je vous conseille de lire l'édifiant rapport du club des 13). Vive l'invention des DVD et du Home Cinema...

Paranoid Park est le dernier film de Gus Van Sant, dans le droit fil de Elephant et Last Days. Mais encore un peu plus loin dans l'expérimental.

On y retrouve les motifs favoris du cinéaste : le monde de l'adolescence, les travelings interminables, la quasi absence de narration et d'explication au profit de l'observation presque documentaire. On se croirait presque dans Strip Tease, la formidable série documentaire de nos amis belges diffusée sur F3.


Paranoid Park prolonge et pousse un peu loin encore.
La narration est éclatée, passé, présent avenir sont mêlés, les mêmes scènes se répètent avec un éclairage nouveau, délivrant une information supplémentaire qui ajoute une pièce au puzzle.
L'image (à noter le chef op. du film : Christopher Doyle, le complice habituel de Wong Kar-Wai) explore différents format, 35 mm, super 8 pour les séquences de skateurs, vidéo des images TV.
La bande son surtout est une mine d'or. Musique et son d'ambiance se mêlent pour retranscrire l'état émotionnel d'Alex, l'ado qui vient accidentuellement de tuer un homme. Je reviendrai sur ce sujet quand j'aurai revu le film. La première fois, je me laisse aller comme un spectateur lambda pour capter le film. Les fois suivantes, c'est la machine à analyser qui fonctionne ;o)

Alex est partagé entre le poids de sa culpabilité et l'incapacité à avouer. Morcelé comme l'affiche du film, comme l'homme qu'il a tué, coupé en deux par les rails du train. Il parviendra à recoller tant bien que mal ses morceaux grâce à l'écriture; un courrier écrit pour être aussitôt brûlé. Comme si l'écriture + le feu permettaient la rédemption...

Publié dans Des films - Des livres

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